Débutant en couture : vous en avez toujours rêvé !
Pouvoir réaliser de vos propres mains des vêtements pour vous et/ou vos proches, du linge de maison, des articles de décoration et divers accessoires (sacs, foulards, chouchous, etc).
La tentation est grande de vous mettre à la couture mais vous avez toujours hésité.
Afin de vous éviter bien des déboires qui peuvent vous dégouter à jamais de cette passion dévorante (à mon point de vue), je vous propose ci-dessous un top 10 des erreurs à ne pas commettre par les débutant en couture :
1/ S’attaquer à un projet trop ambitieux
Ne soyez pas trop gourmand(e) !
Il est vrai qu’au début le débutant en couture « bave » littéralement devant les somptueux modèles proposés aux couturier(ère). Mais attention : soyez conscient de vos limites surtout si vous êtes un débutant total. Prenez un projet à votre portée : le minimum de pièces, pas de techniques avancées que vous ne connaissez pas. Un mot d’ordre : SIM-PLI-CI-TE.
Pourquoi ne pas commencer par une enveloppe de coussin, des carrés démaquillants ou d’essuie-tout réutilisables qui sont tellement dans l’air du temps ou un simple tote-bag, des « sacs à vrac » ? En plus, il n’y a pas forcement besoin de patron et des tas de tutoriels existent sur YouTube, en attendant les miens… 😉
Une fois ces ouvrages maitrisés, vous pouvez passer un cran au dessus : une jupe avec ceinture élastiquée, des chouchous, un tablier tout simple… Les exemples ne manquent pas et je reste à votre disposition en cas de panne d’idées.
2/ Zapper l’étape de prendre ses mesures correctement
Eh oui ! Pour certain(e) débutant en couture, prendre ses mesures est un moment délicat et démoralisant. Quant à moi, depuis quelques années, j’ai mis un terme au système des tailles qui est surfait. Nous ne faisons jamais la même taille d’une marque à l’autre. Elle génère tant de stress car nous voulons « rentrer dans la norme ». Il n’y a pas de norme au sens strict du terme, sauf exception (surpoids, maladie, médicaments qui font grossir).
J’essaie de suivre une démarche garde-robe 100% fait main. Je n’ai pas acheté de vêtement du commerce depuis de nombreuses années (sauf pour les soutien-gorges et pour mes enfants qui poussent trop vite !!). Bref, je connais juste ma fiche de mensuration mais plus « ma taille » ; je vous partagerai cette facette de ma vie à l’occasion d’un autre article.
Pour vous, ce qu’il faut savoir c’est qu’un 38 du commerce ne correspond pas forcément au 38 de votre projet. Donc, Mesdames et Messieurs, à vos mètres-rubans… Et pas de triche ! Ce serait trop dommage de louper un de vos premiers projets sous prétexte qu’il vous faille absolument rentrer dans un 40 (voir raison plus haut dans ce paragraphe).
Les explications se contentent en général de vous demander :
Soyez précis lors de la prise de ces mesures : ne pas serrer le mètre-ruban ni le tenir trop lâche. Le mètre-ruban doit toujours être parallèle au sol. Le mieux est de ne pas prendre ses mesures soi-même et de ce faire aider 🙂
Il y a parfois des mesures complémentaires à prendre : longueur du bras pour un chemisier, à prendre avec le bras relié à angle droit, du sommet au l’épaule au poignet.
D’autres informations seront à vérifier. Pour une jupe, par exemple, il vous sera donné la hauteur finale. Donc, pensez à contrôler ce paramètre sous réserve de vous retrouver avec une jupe trop courte ou trop longue… Ca sent le vécu !!! 😉
3/ Ne pas lire les instruction du projet en entier avant de commencer
Ou ne pas suivre les exactement les instructions indiquées. Grave erreur !!!
C’est comme une recette de cuisine : il faut savoir où l’on va ! Comprendre toutes les étapes de la création de votre projet est essentiel pour ne pas bloquer au moment fatidique. Ca vous laisse le temps, de vous renseigner sur les points qui ne sont pas clair pour vous.
Plusieurs options s’ouvrent à vous :
- vous avez une amie qui coud déjà et qui peu vous renseigner,
- vous pouvez me poser des questions via mon formulaire de contact ou sur un autre blog de couture. Mes favoris sont : Les tutos couture de Dodynette, Mars-Elle, Urban Fairy et Avril sur un Fil.
- vous pouvez chercher des tutoriels sur YouTube.
Si vous commencez à coudre depuis quelques mois, vous serez peut-être tentée de sauter des étapes pour les faire « à votre sauce ». Je vous mets en garde : l’excès de confiance mène parfois à des drames « couturesque » (ça aussi c’est du vécu 😉 ). On croit maitriser la chose, connaitre une technique plus rapide que l’on a suivi précédemment. Et là c’est la catastrophe : ça ne colle plus avec la suite des explications ou le résultat est désastreux… Attendez d’avoir un peu plus de « bouteille » pour vous lancer dans ce genre de « popote ». Même moi, avec les quelques 40 ans de couture (voir mon article Bienvenue !), j’étudie bien ma pièce avant de procéder aux changements que j’ai en tête. Et parfois, ça rate encore !!!
Donc, bien comprendre le déroulé et toutes les étapes de la confection d’un projet avant de le commencer est indispensable pour un débutant en couture, même pour les projets les plus simples. Vous verrez, vous vous remercierez de l’avoir fait à la fin de chaque pièce impéccablement finie.
4/ Commencer avec du matériel de mauvaise qualité
Oubliez les machines à coudre bas de gamme, les ciseaux qui coupent mal et les accessoires qui cassent au mauvais moment.
Je sais, une machine à coudre, c’est un investissement. Si vous débutez, pourquoi ne pas emprunter celle de « Tata Odette » qui prends la poussière. La louer auprès d’un revendeur de machine à coudre si celui-ci propose ce service. L’acheter d’occasion ? Pour une première machine, ce sera largement suffisant. Vous n’avez pas besoin d’une Roll Royce pour commencer. Il faudra juste choisir entre :
- la machine mécanique : elle contient un moteur électrique mais ne contient pas de composant électronique. Les choix et les réglages se font par l’intermédiaire de molettes. C’est la préférée du débutant en couture.
- la machine électronique : ces machines à coudre utilisent une carte électronique qui peut un peu se comparer à la carte mère d’un ordinateur. Cette carte gère tout le fonctionnement de celle-ci. Les choix et les réglages se font par l’intermédiaire d’un écran LCD.
Concernant le petit matériel, choisissez de préférence et suivant vos moyens des instruments de qualité et de marque. Vous ne serez pas déçu(e) et ils dureront dans le temps. Voici le minimum vital :
- Des ciseaux tailleur pour la coupe des étoffes, ciseaux « lingère » multifonction et petit ciseaux à broder pour couper les petits fils ; un découds-vite,
- Un mètre-ruban, un petit réglet et si possible une règle japonaise qui vous rendra bien des services,
- Une craie de tailleur ou un stylo porte-craie
- Des épingles à tête de verre (elles ne fondent pas sous le fer à repasser), un assortiment d’aiguilles à coudre pour les finitions, du fil à bâtir,
- Un fer à repasser sans mise en veille : attendre que le fer reviennent à la bonne température alors que vous n’avez qu’une couture à repasser c’est casse-pied ; c’est le cas de toutes les centrales vapeurs… oubliez-les. Vérifiez aussi que vous avez la possibilité de repasser « à sec » ou avec vapeur.
5/ Faire des mauvais choix matière
Faire des mauvais choix de matière selon le projet ou choisir une matière trop technique peut vous mener « à la ruine ». De même, se tromper dans le sens du tissu, le droit fil, est une erreur commune pour un débutant en couture.
En règle générale, le patron propose toujours une sélection de type de tissu qui assure un bon tombé du vêtement, l’aspect de l’accessoire ou la résistance du linge de maison. Respectez-la sous peine de vous créer un tas d’ennuis de toutes sortes :
- tissu trop fin pour l’utilisation prévue du vêtement et vice-versa,
- matières techniques trop difficiles à maitriser : on succombe souvent au velours ou à la panne de velours mais même pour moi, c’est encore un vrai challenge… Il faut être équipé(e) en conséquence. Il en est de même pour tout ce qui est mousseline, tulle et autre tissu vaporeux,
- tissu qui s’effiloche trop lors de la manipulation,
- etc
6/ Ne pas laver et repasser sa matière avant de commencer
D’une manière générale, il faut toujours, toujours, toujours, TOUJOURS laver et donc repasser son étoffe avant de la travailler. Outre que celle-ci peut rétrécir et déteindre, principalement les étoffes tissées à base de coton, vous ne savez pas dans quelles conditions elle a été entreposée, ni entre quelles mains elle est passée (poussières, mains pas très nettes, nuisibles dans l’entrepôt, etc…).
De plus, certaines étoffes subissent des traitements chimiques pas très sympathiques dont il reste malgré tout des traces C’est plutôt cool de s’en débarrasser par une petite lessive !
Ce procédé s’appelle décatir le tissu.
Petite astuce pour fixer les couleurs d’une cotonnade de couleur vive (inclus le noir) qui risque de déteindre : lors du premier lavage, mettre un verre de vinaigre blanc dans le tambour de la machine juste avant de lancer le programme.
7/ Ne pas régler systématiquement sa machine à chaque projet
Chaque tissu réagit de manière différente lors de la couture. Je vous recommande donc, que vous soyez débutant en couture ou pas, de réaliser des essais des points que vous comptez utiliser sur des chutes.
Cela permet de savoir si vous pouvez conserver les réglages de base de votre machine à coudre ou de faire d’éventuelles modifications sur la tension si les points se forment mals.
Pour qu’un point soit bien formé, il faut que le fil de la cannette et le fil supérieur se croisent à « l’intérieur » du tissu.
N’oubliez pas de noter vos réglages pour votre prochaine session de couture 😉
Pour les débutant(e)s, je recommande souvent d’utiliser deux fils contrastants par rapport au tissu. Une couleur dans la cannette, une couleur pour l’enfilage supérieur. Lors de la couture, vous verrez tout de suite s’il faut augmenter ou diminuer la tension. Si sur l’endroit de l’ouvrage vous apercevez le fil de cannette, c’est que votre tension est trop forte. Au contraire, si sur l’envers de l’ouvrage vous apercevez votre fil supérieur c’est que votre tension est trop faible.
8/ Trop d’approximation et réalisation faite trop vite !
Un manque de rigueur dans le suivi du contour du patron, le report des repères ou la longueur d’une pièce à tracer soit même (souvent le cas des ceintures) peut-être une nouvelle fois fatal à votre projet. La couture demande de la précision même pour les projets les plus simple ! Rien n’est plus facile que de déformer un rectangle « tout bête » pour réaliser un tote-bag. Et vous vous retrouvez avec 2 pièces qui ne sont pas identiques. Idem pour les ceintures qui se retrouvent trop petite.
Mon principe : toujours mesurer 2 fois avant de couper. Si possible travailler dans un environnement calme pour bien réfléchir à ce que vous êtes en train de faire. Eviter les distractions et l’énervement qui va avec.
De même, n’allez pas plus vite que la musique ! Prenez votre temps pour chaque étape et n’en bâclez pas une sous prétexte que c’est « les doigts dans le nez ». Parfois les plus petit détail font la beauté d’un projet réussi.
9/ Baisser les bras aux premières difficultés
Le titre parle de lui-même : ne jamais rendre son tablier dès les premières incompréhensions ou les premiers râtés !
C’est sûr, il y aura des moments de découragement pour un débutant en couture. Des moments où vous voudrez tout lâcher car « Cette foutue manche ne rentre pas comme prévu dans l’emmanchure » !!! Vous enverrez tout « valdinguer ». Et puis, si comme moi vous êtes vraiment passionnée, vous reviendrez… Vous ramasserez tout le bazar et vous vous y remettrez…
Dans ces cas là, ne restez pas seul(e) dans votre désarrois ! Faites moi un petit signe (cliquez ici pour me laisser un message) et je ferais mon possible pour vous remonter le moral ou/et vous trouver des solutions. La communauté des couturières et couturiers du web est bienveillante. Nous avons tous commencé un jour et nous en apprenons tous les jours ! Les blogs sont là aussi pour ça : partager nos expériences les bonnes comme les moins-bonnes.
D’autre part, nous tirons toujours des leçons de nos erreurs. C’est cela qui nous fait progresser. Donc : NO PANIC !
10/ Ne pas demander de conseil et rester dans le doute sur certaines techniques même simples
Ce dixième point est un peu en liaison avec le précédent.
Il est tout à fait possible d’apprendre de son côté, seul(e) et en autodidacte. C’est d’ailleurs ce que j’ai fais une partie de ma vie car à mon époque (ça fait un peu période Neandertal, non ???), il n’y avait pas internet et ses ressources infinies.
Maintenant tout est à portée de clic : les blogs, les sites dédiés couture, les fournisseurs, les forums… tout y est, il n’y a qu’à ce servir.
De très belles amitiés et complicités se sont créés sur ce mode dématérialisé alors autant en profiter.
Et c’est sans compter les livres sur tous les aspects de la couture qui sortent régulièrement y compris ceux qui sont spécifiquement à l’attention du débutant en couture, les ateliers en ligne ou présentiel sur tous les sujets possibles et pour tous les âges.
Ne restez pas seul(e) dans votre coin et penchez-vous par cette fenêtre ouverte qu’est la communauté couture sur le web. D’ailleurs, si vous êtes ici, c’est que vous avez déjà fait le ou les premiers pas, non ?
N’hésitez pas à me dire si cet article vous a plu, vous a inspiré ou rendu service en cliquant ici. Tous les commentaires sont lus et j’essaie de répondre en temps et en heure à chacun/chacune.
Couturesquement votre,
Diane_la_Châtaigne.